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15 septembre 2010 3 15 /09 /septembre /2010 10:15

Yom KippourLa question de Kippour

 

                 Le grand prêtre avait le jour de Kippour un rôle bien particulier. C’est lui qui effectuait le service dans le temple de Jérusalem et dans son lieu le plus sacré : le saint des saints. La journée de Kippour du grand prêtre était très chargée, fatigante, harassante. Il devait réaliser toutes sortes de travaux qui nécessitaient une force physique solide. Bien sûr, il jeûnait, ne dormait pas toute la nuit de Kippour. Et aussi, il changeait à de nombreuses reprises de vêtements. Le matin, il arrivait avec ses vêtements civils, puis s’habillait de vêtements d’or, puis de lin, puis d’or, puis de lin et enfin d’or. C’était selon le service à accomplir que le grand prêtre  s’habillait de vêtements d’or ou de lin. A la fin de la journée, il remettait ses habits civils. En tout, le grand prêtre avait porté sept vêtements différents.

 

                Tout comme le rituel de Kippour qui commence avec la prière de min’ha de la veille de Kippour (puisqu’on y récite la confession), qui se poursuit par la prière de maariv, de cha’harit, de moussaf, de min’ha, de neïla et qui se conclue par la prière de maariv. En tout, sept prières.

                Le grand prêtre  changeait de vêtements à Kippour. Cela veut dire qu’il n’était jamais semblable à lui-même. Il changeait lui-même à chaque instant, se remettait en cause, se posait des questions. Il ne se satisfaisait pas de ce qu’il était et aspirer toujours à devenir meilleur, changer pour devenir meilleur.

 

                De même pour les sept prières qui entourent  et qui constituent le rituel de Kippour. Chaque prière est une nouvelle question que l’on se pose à soi-même, une interrogation que l’on formule sur notre vie et la manière de la gérer. Le fidèle passe d’une prière à une autre, sa réflexion erre, son esprit enquête, examine. Il part à la  recherche de sa conscience. En hébreu, prier se dit lehitpalel. Ce qui signifie aussi se placer en position de jugement.

 

                Les transformations vestimentaires du grand prêtre traduisent l’instabilité de la conscience du Juif qui se questionne.

 

                Le jour de Kippour est avant tout le jour où l’on se rappelle de la première parole adressée par D… à Adam après le péché originel : « Ayéka ? Où es-tu ? ». Quoi ! D… ignorait où Adam se trouvait ! Mais D… sait tout ! « Ayéka ? Où es-tu ? » cela veut dire : Où en es-tu ? Où en es-tu dans ta vie ? Dans ton cheminement spirituel ? Dans ta relation avec l’infini, avec la Torah ? Avec D… ? Avec la civilisation d’Israël ? Avec tes devoirs religieux ?

 

                Et que répond Adam ? « Il dit : J’ai entendu Ta voix dans le jardin et j’au eu peur car je suis nu et je me suis caché ». J’ai eu peur car je suis nu. Il s’agit ici aussi de la nudité morale. Je n’ai rien accompli de ce que je devais accomplir et j’ai tout transgressé. C’est pourquoi je me suis caché. Je me suis caché à moi-même pour ne pas me démasquer, pour ne pas voir ce que j’étais vraiment. Cette nudité morale doit être recouverte de vêtements, c'est-à-dire de valeurs et d’effort religieux. Et ces habits qui cachent la nudité morale doivent être changés- comme le grand prêtre à Kippour - , c'est-à-dire que l’on doit sans cesse s’interroger sur soi.

Nous sommes tous fils d’Adam. Et à ce titre, parvient jusqu’à nous l’écho de la question que jadis D… avait posée à Adam : Ayéka ? Où es-tu ? Où es-tu ?

Rabbin J.Milewski

 

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