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28 août 2010 6 28 /08 /août /2010 13:37

 

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Mémoire ou Patrimoine ?

 

Article paru sur le journal Actualité Juive du 26 août 2010

 

 Le spectacle est courant, singulièrement  durant les vacances : des milliers de juifs  venus des quatre coins du monde inscrivent dans leur parcours touristique des étapes au cours desquelles ils tiennent à visiter les synagogues. C’est le cas à Venise, Prague, Budapest, Rome, Paris, Tibériade ou Jérusalem.

Souvent, ils prennent évidemment soin de se couvrir la tête mais force est d’observer que, parfois, l’intérêt de certains se porte plutôt sur l’architecture du lieu, ses beautés esthétiques, ses particularités ou ses couleurs locales, éventuellement sur les grandes heures de son histoire.

 On se souvient parfois, lors de ces visites, que ces lieux sont des  lieux de sainteté, qu’ils sont porteurs d’un message  spirituel lequel est l’essentiel.

Un certain nombre de ces touristes viennent là évidemment à la recherche d’un minyane.

Il n’est pas question de contester à qui que ce soit le droit de s’intéresser à un patrimoine culturel et à ses  singularités. Mais, après tout, une synagogue n’est pas un musée et il nous appartient qu’elle ne le devienne pas. Si elle n’est que cela, cela signifie qu’elle est sans vie. C’est une synagogue sans fidèles.

L’âme d’une synagogue – où qu’elle se trouve – c’est ce qu’elle représente, ce qu’elle transmet  et ce qu’elle dit d’une manière ou d’une autre à l’esprit du visiteur. C’est le sentiment d’appartenance ou de pérennité qu’elle irradie. C’est ce qu’elle suscite comme réflexion spirituelle ou morale chez l’homme, ou la femme, qui s’y trouvent fût-ce momentanément. On ne visite pas une synagogue comme on visiterait  une galerie, un lieu de mémoire ou un cimetière.

La synagogue a toujours joué dans l’histoire de notre peuple le rôle d’un dénominateur commun, d’une référence commune. Chacun de nous s’y rend soit pour prier, soit pour s’associer à ceux qui sont dans la joie ou dans l’affliction, soit encore pour affirmer que, quel que soit son degré de pratique, on se revendique comme membre d’un peuple. On oublie peut-être trop souvent la détermination et le dévouement de ceux qui contribuent à la faire exister et à l’entretenir de génération en génération.

La responsabilité qui consiste à faire que la synagogue ne soit pas seulement un lieu d’esthétique mais également le  lieu de préférence pour la transmission, nous appartient à tous. Il dépend de nous – et en particulier en cette veille des solennités de Tichri - que nos synagogues soient visitées, habitées et soutenues par les milliers de juifs pas uniquement pour la beauté de leur architecture mais d’abord et surtout pour le rôle spirituel qu’elles jouent dans notre permanence dans l’histoire des hommes.

 

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