A la fin de la seconde guerre mondiale, le monde découvre l'horreur de la Shoah : 6 millions de juifs exterminés dans d'atroces souffrances, soit un tiers de la population juive mondiale.
La Shoah fut la plus grande entreprise d'anéantissement industriel jamais conçue, avec ses méthodes scientifiques, son processus systématique de recherche de victimes, sa mise en place d'une organisation bureaucratique du crime, ses expérimentations médicales horribles.
Le monde découvre ces camps d'internement, ces convois de déportés transportés dans des conditions inhumaines, dans des trains de
marchandises ou des wagons à bestiaux vers les camps de concentration : Dachau, Struthof, Mathausen,
Dora, Bergen Belsen, Ravensbrück, Buchenwald, Flossenberg, Sachsenhausen, Neuengamme...
...et aussi tous les camps d'extermination spécialement conçus pour détruire tous les juifs
tombés entre les mains de l'Allemagne nazie.
Ces noms qui ont sonné le glas de l'humanité : Auschwitz, Birkenau, Maïdanek, Treblinka, Chelmno, Sobibor,
Belzec...
Leur seule évocation éveille en nous un sentiment de révolte, car chaque instant du martyr de nos frères et soeurs est à jamais inscrit dans notre mémoire collective.
Ainsi ont péri assassinés des millions de juifs
sans sépulture, sans la moindre prière
La mémoire de ce crime sans nom ne peut, ne doit être effacée. Il faut garder à l'esprit que pendant un temps, l'Homme avait cessé d'exister. Plus le moindre sentiment d'humanité. Une éclipse totale. La nuit la plus sombre, celle où tuer était la règle absolue. Il fallait anéantir, faire en sorte qu'aucune trace ne subsiste de ces victimes. Leur retirer l'identité en les marquant d'un numéro n'était pas suffisant, il fallait que leurs corps disparaissent et que le vent de l'oubli emporte à jamais leurs cendres.
Le 12 avril 1951, le Parlement Israélien a proclamé la date hébraïque du 27 nissan à la fois jour de commémoration du
soulèvement du ghetto de Varsovie (19 avril 1943) et de la Shoah (en hébreu : catastrophe), où six millions de juifs ont péri, victimes des nazis.
Cette date a été choisie parce qu'elle se situe entre l’anniversaire de la révolte du ghetto de Varsovie et le Yom Hazikaron, Jour du Souvenir, qui précède l’anniversaire de la création de l’Etat
d’Israël, Yom Haatsmaout.
Comme seul ce qui est ritualisé est mémorisé, il a été préconisé en Israël et dans la plupart des communautés juives d’observer la journée du 27 nissan comme journée d’évocation de l’histoire de
la Shoah, au seuil de laquelle il faut allumer une bougie ou une veilleuse, comme on le fait traditionnellement à l’anniversaire de la disparition d’un être cher.
Ce jour-là, un Kaddich s'élève à l'unisson de toutes les synagogues du monde pour ceux qui sont partis sans prière.