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12 janvier 2011 3 12 /01 /janvier /2011 17:28

Notre paracha présente le grand moment de la traversée de la mer des Joncs (yam souf). Moment miraculeux incontestablement. Selon les maîtres de la Mishna (cf. la Haggada de Pessah) il y eut même beaucoup plus de miracles à la mer des Joncs qu’en Egypte. Le midrash s’attache à donner les détails de cette traversée : l’eau devint limpide à droite et à gauche, le fond de la mer se durcit pour que les enfants d’Israël ne s’enfoncent pas dans la boue, etc. Pourtant il semblerait que le miracle de Dieu ait été limité…

 

Le début de la paracha commence ainsi :

 

« Lorsque le pharaon laissa partir le peuple, Dieu ne le conduisit pas par le chemin du pays des Philistins, qui était pourtant le plus proche. Car Dieu se dit : de peur que le peuple ne se ravise en voyant la guerre et ne s’en retourne en Egypte. » (Ex. XIII, 17)

 

Changement de programme :

 

Si Dieu avait dû guider le peuple d’Israël par le chemin le plus court pour arriver au pays de Canaan, il aurait suffit de suivre la bande côtière de l’Egypte en passant par la Philistie qui est la bande de Gaza aujourd’hui.

Or une raison empêche Dieu de suivre ce plan « de peur que le peuple ne ravise en voyant la guerre ». Eh oui Dieu a un empêchement ! Il ne peut agir sur la peur des hommes, Il ne peut faire qu’un peureux devienne miraculeusement un homme courageux ; de même Il ne peut faire qu’un haineux devienne un amoureux. Ainsi il ne peut faire qu’un antisémite devienne un philosémite, prêt à tout pour défendre Israël.

Par contre en donnant du temps aux hommes, ils peuvent acquérir certaines vertus, pour peu qu’ils le veuillent et qu’ils reçoivent l’éducation dans ce sens. Ce fut le but de la traversée du désert, les enfants d’Israël avaient été esclaves pendant des siècles. Un esclave n’est pas libre quand on lui retire ses chaînes, mais quand dans sa tête il devient libre.

La Torah révélera plus tard (paracha Chélakh lékha) que cette génération n’était pas prête à entrer en Israël.

 

Assumer notre destinée

Au XXe, un événement tragique allait montrer que le peuple juif ne voulait plus se laisser dominer par les nations : la révolte du Ghetto de Varsovie. Les résistants moururent tous, mais ils insufflèrent un courage au peuple juif de se battre pour survivre. Depuis la révolte de Bar Kokhba (133 – 135) il n’y eut pareille insurrection.

Il n’y eut pas de miracle ni au moment de la destruction du Temple, ni pendant la Shoah, sauf que le peuple d’Israël décida d’assumer dignement sa destinée face aux nations.

 

Philippe Haddad

 

 

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LA SIDRA DE BECHALAH

Ce Chabbath est plus connu sous le nom de « Chabbath Chira » C’est dans la sidra de Béchalah que l’Eternel  gratifie Israël de la promesse la plus importante en ces termes : « Toute les maladies que j’ai données  à l’Egypte je ne te les donnerai pas  car je suis l’Eternel ton médecin. »  Cette fin de verset pose problème. Car s’il n’y a pas de maladie, le médecin devient inutile. Comment comprendre dans ce cas la phrase « car je suis l’Eternel ton médecin »

Nous apprenons par cette précision, ce qui en notre temps est très répandu,à savoir : que pour garder sa santé physique et mentale il est nécessaire de ne point attendre la maladie pour consulter un médecin mais en étant en bonne santé. La prévention dans le domaine de la santé est capitale. Par conséquent, la médecine préventive a été prévue par le Judaïsme il y a de cela des milliers d’années.

Maïmonide, un des plus grands penseurs du Moyen Âge, a développé ce verset en ces termes : « L’homme est responsable de la plupart des maladies qui l’affectent. La maladie est la conséquence de l’ignorance. L’homme ne sait pas comment  conserver sa bonne santé. Il est comme un aveugle qui butte sur des obstacles et tombe souvent parce qu’il ne voit pas  ce qu’il y a devant lui » Maïmonide conclut ( Hilkhoth Déoth chap.4 halakha 20) « Toute personne qui se conduira selon ce que je lui ai prescrit, je me porte garant de sa santé, il ne tombera jamais malade et  jusqu’à sa vieillesse il n’aura pas besoin d’un médecin. »

En précisant : «  C’est Moi  qui suis ton médecin » L’Eternel, fait  allusion au don de  la Torah, C’est ainsi qu’Il prescrit à Israël la médecine préventive. Le respect de la Torah et des Mitsvoth, constitue le rempart contre la maladie. Pour illustrer sa théorie Maïmonide donne son exemple personnel. Il raconte qu’il était le médecin privé du Sultan Saladin. Le Palais royal comptait déjà de nombreux médecins qui s’étaient plaint au Sultan en lui disant que le médecin juif ne  servait à rien. Saladin appela Maïmonide et lui dit : «  On dit de toi que tu es un grand médecin et c’est la raison pour laquelle je t’ai engagé ; Mais les autres médecins disent que tu ne fais rien dans ce palais. Quelle preuve ai-je que tu es vraiment un grand médecin puisque je ne suis jamais malade ? Comment savoir dans ce cas que tu es un grand médecin ?  Maïmonide lui répondit simplement et avec humilité : «  La preuve que je suis un grand médecin réside dans le fait que depuis que je suis entré dans ce palais  tu n’es jamais tombé malade. Un grand médecin est celui qui sait comment éviter la maladie à une personne, et pas celui qui ne fait que soigner ! Et la plus grande preuve nous a été donné par le Saint béni soit-Il  qui est le plus grand médecin de tout l’univers. C’est Lui qui a dit : «  Toutes les maladies que j’ai données à l’Egypte je ne te les donnerai pas car Moi Eternel je suis ton médecin » Mais pour cela il  y a une condition préalable: « Si tu obéis à la parole de l’Eternel ton D. »

En effet, l’application des Mitsvoth, est en soi une véritable thérapie. Elle permet au fidèle de

conserver sa santé par le fait qu’en développant sa volonté en ne succombant pas à la moindre tentation, en cultivant le pouvoir de se dire « non » à soi même, il ne consommera que les produits qui l’aideront à conserver sa santé. La Torah  fait évoluer l’homme dans un état mental saint. Elle préserve l’homme de la jalousie de la haine, du stress,  de l’avarice, de l’inquiétude, de l’insécurité. Tous ces défauts contribuent à ruiner la santé de l’homme et abrège sa vie. Quiconque observe honnêtement la torah dans son véritable esprit, résiste sans difficulté à la nourriture qui détraque la santé. La cachrouth est fondée sur la sainteté du corps. L’observance du repos du chabbath contribue aussi à ressourcer le Juif et lui donner les forces pour affronter une nouvelle semaine. Celui qui vit selon les mitsvoth sait exactement ce qu’est la joie de vivre, la joie de l’application de la mitsva,  Tout dans la Torah contribue à préserver la santé de l’homme c’est dans ce sens qu’elle constitue une véritable médecine préventive.   

  

Le Rav Harboun

 

 

 

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