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6 janvier 2013 7 06 /01 /janvier /2013 22:04

balance-et-marteau

Alors que les experts annoncent, sans exception ni relâche, que les temps à venir seront difficiles et que les déclarations officielles, malgré leur caractère rituel, ne laissent guère plus d’espoir, il existe des notions qu’il faut garder en tête tant elles nous servent de guide sur des chemins souvent obscurs.

Parlons donc de justice. Et posons-nous quelques questions : celle-ci peut-elle être absolue ou doit-elle tenir compte de ce que sont les hommes ? On dira ainsi : tel est riche, voire trop riche, tandis que tel autre est pauvre, inévitablement trop pauvre. On se prendra alors à commenter, quasiment sans y penser davantage : « il n’y a pas de justice. » Mais de quelle justice s’agit-il... au juste ? Cette interrogation suffit à se demander si la richesse est légitime du seul fait de son existence ou si elle doit se justifier par l’usage qui en est fait.  Si c’est le cas, alors l’état se doit d’intervenir dans la définition de cet usage. En France, il choisit parfois de le faire par l’intermédiaire de l’impôt à qui il confie un rôle de redistribution. La solidarité plutôt que la charité... Pourtant une telle conception de la justice – même motivée par une sorte d’humanisme laïc très noble et louable – laisse un sentiment mitigé. Cela ne s’apparente-t-il pas à une presque confiscation autoritaire de biens gagnés par l’effort individuel et dans le respect des lois ? Dans ce contexte, sommes-nous condamnés à voir s’affronter éternellement la justice et la liberté ?

Et si ce débat – et sa virulence – nous invitait à inventer/retrouver une autre idée, à la fois très proche et très lointaine : la justesse. La notion est précieuse. Elle signifie qu’il appartient à chacun, au travers de ses propres choix, de l’édification de sa vie, jour après jour, d’accomplir l’acte juste, non pas au sens d’un principe aveugle mais à celui d’un engagement personnel. Penser à l’autre, se soucier de lui sans condescendance, qui qu’il soit et qui qu’on soit, en font, par exemple, partie Les choses prennent alors, pour soi et pour la collectivité, une autre signification et aussi une autre portée. Finalement, on ne dit ici que la responsabilité qui revient à chacun pour que ce monde soit meilleur, plus harmonieux et plus libre. Une fois de plus, c’est de morale qu’il est question.

Rav  Haim Nisenbaum.

 

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